LE SEMEUR, UN EXEMPLE DE CONFIANCE TOTALE EN DIEU

Préambule
La parabole du Semeur est une parabole, que tout le monde connaît, c’est un “classique”. Alors aujourd’hui, j’ai décidé de ne pas porter mon propos sur les différents terrains où tombe la semence, mais de changer de perspective et de me concentrer, sur le Semeur lui-même, c’est à dire celui qui accomplit la tâche de semer.
Alors avant de démarrer, juste un petit point de langage, quand je dis Semeur, je dis aussi Semeuse, car cette parabole s’adresse aussi bien aux hommes, qu’aux femmes, les semeuses.
L’importance de la parabole du Semeur
Tout d’abord, il n’est pas inutile de rappeler que la parabole du Semeur a une place unique dans les Evangiles. Elle est présente dans 3 évangiles : Matthieu, Marc et Luc. Il s’agit de la première parabole, que Jésus enseigne à la foule. Ce placement n’est pas anodin. Cette parabole sert d’introduction à la manière dont Jésus enseignera le royaume de Dieu à travers des images et des scènes courantes. C’est avec elle, qu’il explique comment et pourquoi, il va utiliser des images pour parler aux foules, afin de rendre son discours intelligible. Elle est une sorte de guide ou de modèle pour interpréter les autres paraboles. Elle initie les disciples à la manière dont la Parole de Dieu agit dans le monde et dans les cœurs humains.
Qui est le Semeur ?
Pour entrer dans le vif du Sujet, dans cette parabole de Jésus ne dit pas qui est « le semeur » qui sort pour semer ? Jésus ne le dit pas et c’est fait exprès pour que nous cherchions comment l’interpréter. On pense bien entendu à Dieu ,qui se met à commencer à créer le monde par sa « parole ». On peut aussi penser que le Christ est aussi ce Semeur de Parole de Dieu, envoyé pour cette œuvre immense et magnifique.
Mais, nous pouvons nous reconnaître aussi dans ce semeur, puisque nous sommes créés à l’image de Dieu et que nous sommes appelés à être des disciples vivants du Christ.
Nous sommes ce semeur. C’est même plus que cela : semer fait partie de notre nature. Ce n’est donc pas un devoir de sortir semer, ce n’est pas un ordre, ce n’est pas une condition pour que Dieu nous reconnaisse comme son enfant bien-aimé. C’est l’expression de notre foi, de notre nature profonde d’être semeur. Comme Dieu.
Dieu fait confiance au Semeur, pas à ses compétences
Alors imaginons que nous filmions la scène, en faisant un zoom sur le semeur. Et là, on se rend compte, qu’il y a vraiment quelque chose de choquant. Le semeur en met partout, il gaspille la semence et l’éparpille à l’aveuglette. On peut dire sans prendre trop de risques, que ce n’est pas un bon semeur, qu’il n’est pas très habile et qu’il n’a certainement pas de doctorat en agriculture.
Dans cette parabole, aucun mot sur la technique à employer, sur la méthode à appliquer, ni sur le geste parfait à maîtriser ou sur les outils à employer. Un seul mot : Semer. Dieu a confiance dans le Semeur, quelque soit sa compétence. Dieu met sa confiance en lui et il lui donne sa Parole à semer.
Dieu fait confiance au Semeur, pas à ses compétences, ni à ses talents.
Le Semeur ne choisit pas les terrains : il sème avec abondance
La deuxième chose qui frappe et que le Semeur ne choisit pas les terrains : il sème avec abondance partout. Dis de manière plus prosaïque et excusez l’expression pour les âmes sensibles, “il en fout partout”. Il ne fait pas de tri entre les terrains. C’est un vrai gaspillage, il sème sur le chemin, sur le sol pierreux, parmi les ronces, et enfin sur la bonne terre.
Il ne se préoccupe pas du résultat. Il ne se limite pas à ce qui semble fertile ou prometteur à première vue. Il ne juge pas d’avance si un terrain en vaut la peine ou non. Il ne réserve pas sa Semence, pour les bonnes terres.
Cela signifie que Jésus nous invite à proclamer la Parole et sa Bonne Nouvelle à tous, sans discrimination, sans distinction. Il ne réserve pas sa grâce à celles et ceux qui paraissent prêt.e.s, dignes ou réceptif.ve.s. Comme le Semeur, nous sommes appelés à partager l’Évangile avec générosité, sans nous laisser décourager par ce que nous percevons ou que nous jugeons comme de « mauvais terrains ». Jésus nous invite à semer avec abondance, à ne pas être avares dans nos témoignages et à partager la Parole de Dieu autour de nous, même si certains cœurs semblent fermés.
Le Semeur accepte l’échec apparent
Le semeur ne se préoccupe pas du résultat de son action. Il n’a pas en tête la belle plante ou la belle céréale, que cela pourrait produire. Il ne se met pas d’objectif en tête : il n’y a pas de rendement à atteindre, il n’y a pas de KPIs ou de metrics à mesurer, ni de retour sur investissement à avoir. On ne demandera pas au Semeur : Combien de personnes as-tu touchées ? Combien de personnes t’ont-elles entendu ?
Le Semeur accepte l’échec apparent de son action. Car une grande partie des graines semées ne portera jamais de fruit. Certaines seront mangées par les oiseaux, d’autres brûlées par le soleil, et d’autres encore étouffées par les ronces. Cela pourrait sembler un échec. Et pourtant, le Semeur continue de semer, car il sait que ce n’est pas lui qui contrôle le résultat.Le Semeur est un modèle de persévérance. Il ne se décourage pas face aux pertes ou aux obstacles.
Nous ne sommes pas responsables des résultats, lorsque nous partageons la Parole de Dieu et la Bonne Nouvelle. Aucun geste d’amour, aucun témoignage, aucune proclamation de l’Évangile n’est jamais perdu. Notre rôle est de semer fidèlement, avec l’assurance que Dieu fait grandir ce qui doit grandir, au bon moment.
Notre mission n’est pas d’évaluer, de trier ou de contrôler, mais de répandre la Parole avec foi et espérance. Et de faire confiance à celui qui fait fructifier.
Le Semeur fait confiance à Dieu pour faire croître la Semence
Cette parabole montre que suivre ce que Dieu nous demande, c’est faire confiance, et aussi accepter de ne pas tout maîtriser. Qu’il faut savoir lâcher prise.
Tout ne dépend pas de l’effort humain et c’est Dieu qui fait croître la semence.
Dieu est le seul souverain dans la croissance de son royaume et il invite les disciples vivants de Jésus à persévérer, malgré les obstacles.
Et c’est lui, qui va faire en sorte que certaines graines tombent dans la bonne terre, et qu’elles produisent une récolte abondante et excptionnelle : trente, soixante, ou même cent grains pour un seul grain semé.
Le Semeur / La Semeuse doit semer avec espérance et persévérance et Dieu multipliera le fruit de son travail, même s’il.elle ne peut pas toujours le voir immédiatement. Cela nous enseigne à ne pas mesurer l’impact de nos efforts à court terme et ce qui semble insignifiant à nos yeux peut devenir une bénédiction immense dans les mains de Dieu. Croyez que Dieu agit au-delà de ce que vous pouvez imaginer. Même si vous ne voyez pas les fruits immédiatement, Dieu ne laisse pas une seule graine se perdre en vain.
Pour conclure, la parabole du Semeur nous enseigne bien plus qu’une simple leçon sur la réception de la Parole : elle nous révèle l’attitude du Semeur, qui doit être aussi la nôtre. Semer la Parole de Dieu n’est pas une tâche réservée à une élite, ni un devoir soumis à des résultats mesurables. C’est une vocation naturelle qui découle de notre identité d’enfants de Dieu.
Marc Chapitre 4, versets 1-9
Jésus se mit de nouveau à enseigner au bord du lac de Galilée. Une foule très nombreuse se rassembla autour de lui, si bien qu’il monta dans une barque et s’y assit. Il était sur le lac et toute la foule était à terre, sur la rive. Il leur enseignait beaucoup de choses en utilisant des paraboles et il leur disait dans son enseignement : « Écoutez ! Le semeur sortit pour semer. Comme il semait, une partie des grains tomba au bord du chemin : les oiseaux vinrent et les mangèrent. Une autre partie tomba sur un sol pierreux où il y avait peu de terre. Les grains poussèrent aussitôt parce que la couche de terre n’était pas profonde. Quand le soleil se leva, il brûla les jeunes pousses et, faute de racines, elles se desséchèrent. Une autre partie des grains tomba dans les ronces. Celles-ci grandirent et étouffèrent les bonnes pousses, qui ne produisirent rien. Mais d’autres grains tombèrent dans la bonne terre ; les plantes poussèrent, se développèrent et produisirent des épis : les uns portaient trente grains, d’autres soixante et d’autres cent. » Et Jésus disait : « Celui qui a des oreilles pour entendre, qu’il entende ! »